On peut toujours rêver…L'annonce de la constitution d'un PRES pré-fusionnel entre l’université de Versailles St Quentin (UVSQ) et Cergy-Pontoise (CP) est un « pas de plus » vers la dislocation du paysage universitaire dans le Sud de l’Île de France.
Certes l’UVSQ reste membre de la Fédération de Coopération Scientifique de Saclay (FCS) mais son retrait du PRES «UniverSud Paris» (UVSQ, Paris 11, Evry, ENS Cachan, Supelec et Centrale) semble désormais inéluctable.
Loin donc de renforcer la cohérence territoriale des missions du service public universitaire, l’OIN(*) du Plateau de Saclay provoque leur affaiblissement.
Le contexte général de restriction des crédits au niveau de l’Etat engendre par ailleurs beaucoup de prudence de la part des acteurs du Plateau : l’Etat pourra-t-il aller au bout de ses promesses ? La gouvernance du Plateau devient ainsi un enjeu stratégique et ses acteurs ont tendance à «fermer les portes» et rejeter systématiquement tout partenariat avec d’autres établissements publics, limitrophes de leur territoire.
On ne peut désormais qu’espérer que les énormes investissements promis par l’Etat se concrétisent et que ce territoire historique d’implantation d’une des plus illustres universités françaises – Paris 11 – devienne bien le fleuron de la recherche et de l’innovation technologique et… que cette université en soit la «tête de pont» !
Comment ne pas toujours rêver d’un monde où les cinq universités du Rectorat de Versailles (UCP, UVSQ, Paris 11, Paris 10, Evry) se seraient entendues pour constituer une seule et même université «multisites» ? Oui, une université fédérale dont la visibilité internationale aurait été infiniment plus grande que celle qui pourra émerger du Plateau de Saclay. Faute à Paris 11 de ne pas avoir pu – ou voulu – ambitionner un tel projet, la recherche publique s’enferme dans des logiques territoriales qui lui font perdre son horizon social.
L’Histoire dira peut-être un jour combien les universitaires n’auront pas été à la hauteur de l’attente des citoyens qui refusent, ici et là, d’être asservis et qui exigent de plus en plus bruyamment de leurs représentants qu’ils prennent en compte leur aspiration profonde d’être égaux en Droit.
Richard MESSINA
Président de l’université d’Evry |